Les mots de l’année 2010
13 experts ont livré cette après-midi une conférence passionnée autour d’un café numérique, orchestrée par Eric Cattelain, notre emblématique maître de cérémonie.
Retour sur ce « brainstorming digital » ou « remue-méninges numérique » qui livre une vision des phénomènes et tendances de l’année qui vient de s’écouler.
Intelligence numérique, pervasif, congruence, hacker, avatar, évangélisation, foule, Facebook, content curator, contribution, économie du don, cartographie, identification, transition : tout autant de mots-clés qui, aux yeux de nos intervenants, ont marqué l’année 2010.
Dès le début, Daniel Lasserre et Antoine Bidegain nous invitent à nous remettre en question : « Ai-je les bons réflexes, ceux du bon père de famille », sur un nouveau média en constante évolution ? L’internet pervasif du « partout, tout le temps » est-il capable d’impacter nos vies ? Ne faut-il pas prendre un peu de distance de temps à autre ? C’est par ces questions que s’est ouvert le café numérique.
C’est alors que Fadhila Brahimi intervient avec la notion de congruence : « Aujourd’hui, nos vies dépendent des objets que l’on a autour de nous. On a tous besoin de moments de déconnexion pour faire le point sur nos motivations et nos croyances.» L’important impact de l’Internet dans nos vies nous pousse à nous rappeler que l’homme ne se définit pas comme un être derrière une machine, mais en tant qu’être humain avec un corps, un cœur, une tête : une personne qui réfléchit et qui ressent.
Philippe Chevalier, directeur d’Atelier du .NET s’interroge sur internet et les réseaux sociaux. Le développement de cet outil est rapide et son économie est l’une des plus puissantes au monde. Des outils comme les réseaux sociaux, et Facebook en particulier, resteront présents sur le web quoi qu’il en soit. Julien Chamussy fondateur de Zed Group, et Lionel Vagnot, directeur associé de Dijiwan, préfèrent quant à eux distinguer le fond de la forme : « Facebook aura peut-être disparu dans 10 ou 15 ans, portera un autre nom et sera différent.» Le globe numérique dans lequel on vit est vaste, et il est important de trouver des stratégies pour arriver à le comprendre, à le lire, et à y vivre. « Il faut cartographier notre réseau, pour en obtenir une vision matérielle qui nous permette de le comprendre.» Julien Babin ajoute que les usages que nous avions de l’Internet ont changé en 2010 grâce à Facebook ou à Twitter.
« Je ne suis pas sûr que Facebook soit aujourd’hui une communauté; c’est plutôt une foule, un réseau sur lequel cohabitent des communautés » explique Pierre Croizet, directeur de GMT Editions. Un véritable réseau mondial sur lequel des avatars se découvrent. C’est à ce moment précis qu’apparaît la notion d’avatar, proposée par Thomas Parisot, consultant web. On se crée une image, un masque afin de ne pas se dévoiler. C’est seulement une part de nous même que nous souhaitons numériser, montrer et voir évoluer.
Certains ont compris que derrière un avatar, nous sommes qui nous avons décidé d’être, comme les hackers dont nous parle Matthias Paillard, étudiant en deuxième année SRC. « On associe par défaut le pirate informatique au hacker mais en réalité hacker veut dire bidouilleur.» Utiliser ce qui existe déjà pour en faire quelque chose d’autre, et sur le web, on retrouve le media-hacking, le street-hacking. Il continue son explication en montrant que tout le monde a déjà détourné un objet physique ou numérique pour en faire quelque chose de différent. Eric Cattelain conclut sur cette réflexion « Chacun de nous est peut-être alors un hacker qui s’ignore. ».
L’année 2010, « un courant positif qui émane de toutes ses pensées… ». Eric Cattelain.
Voir les interviews de Julien Babin et Fadhila Brahimi »
Cécile Tapon, Etudiante SRC Bordeaux